|
4
avril 2021
L'esprit
vit (toujours) : le renouveau de l'esprit humain
Dans le cadre de la série Grandes idées, Louise Profeit-LeBlanc -
membre de la Première Nation Na-Cho Nyak Dun de Mayo au Yukon, nous a
captivé avec ses histoires sur la façon dont elle est devenue bahá'íe,
avec un lien autochtone profond à la fois avec la terre et le Créateur,
et plus important encore, le rôle dont elle pense que les peuples
autochtones sont responsables dans une plus grande mesure, pour la
réalisation de l'unité de l'humanité en réponse aux tablettes du plan
divin d'Abdu'l-Bahá. (Une série de 14 lettres écrites aux bahá’ís des
États-Unis et du Canada entre mars 1916 et mars 1917).
Louise a eu une carrière variée et riche - elle a participé aux
négociations sur les revendications territoriales du Yukon ; a aidé à
établir un « programme de prévention du suicide » pour les peuples
autochtones avec ses collègues des services de santé mentale du Yukon ;
a agi à titre de conseillère en patrimoine autochtone pour le ministère
du Patrimoine du Yukon et, de 2002 à 2013, a travaillé au Secrétariat
des arts autochtones au Conseil des Arts du Canada pour l'élaboration
de programmes d'arts autochtones à travers le Canada.
Lorsque Louise avait 11 ans et que le monde était en proie à une guerre
froide, sa grand-mère bien-aimée l'a avertie avant son décès cette
année-là que l'ancien monde disparaîtrait bientôt et serait remplacé
par un nouveau monde, où toute l'humanité serait sous la même tente,
dirigé par deux guérisseurs, l'un plus puissant que l'autre. Bien sûr,
les bahá’ís qui écoutaient savaient sans aucun doute que ces deux
hommes étaient le Báb (1819-1851), le héraut de la foi bahá’íe et
Bahá’u’lláh (1817-1892), son fondateur.
Ayant promis à sa grand-mère que la religion serait une priorité dans
sa vie, Louise a commencé à fréquenter les écoles du dimanche -
catholique, baptiste et anglicane, dont chacune lui ont offert quelque
chose. En mémorisant les titres de tous les livres de la Bible, Louise
a pu en ramener un à la maison en guise de récompense - une Bible, ce
que sa mère ne pouvait pas se permettre. Mais c'est lorsqu'elle a
trouvé le chien en fuite d'une famille bahá'íe - les Lindstroms - et en
le ramenant qu'elle a découvert que Shirley Lindstrom offrait également
des cours du dimanche. Puisque la mère de Louise a insisté pour que ses
enfants fassent un acte gentil et serviable pour les autres chaque
jour, c'est lors de leur dîner de famille qu'elle a raconté l'acte de
ramener le chien à Shirley. C'est à cette classe de l'école du dimanche
qu'elle a appris que les bahá'ís enseignaient qu'il n'y avait qu'un
seul Dieu et une seule humanité. Après avoir entendu ces principes de
la foi, sa mère lui a permis d’assister au cours du dimanche de
Shirley.
'Abdu'l-Bahá (1844-1921), le fils de Baha’u’lláh et Centre de
l'Alliance, celui dont la vie lumineuse, l'amour pour toute l'humanité
et l’humilité totale que tous les baha'is essaient d'imiter, occupe une
place importante dans les histoires de Louise, non seulement ses
propres expériences, mais celles d'autres peuples autochtones. En
parlant des peuples autochtones, 'Abdu’l-Bahá avait dit : «
S'ils étaient éduqués et correctement guidés dans les enseignements
divins, ils illumineraient le monde. »
À l’époque de la révolution iranienne de 1979, quelque 200 bahá’íes ont
été tués ou exécutés et beaucoup d’autres ont été torturés et privés de
leurs droits humains et religieux, ce qui continue encore aujourd’hui.
Louise raconte qu’à cette époque, de nombreux peuples autochtones
avaient des rêves ou des visions d’Abdu’l-Bahá, confirmant à quel point
ils étaient réceptifs et profondément en harmonie avec les mondes
naturels et spirituels. L'une de ces histoires concernait le chasseur
inuit Joe Niego et son ami, qui ont été pris dans une tempête de neige
et ont été forcés de construire une maison de neige pour s'abriter.
Quand ils ont finalement émergé, la terre et le ciel étaient blancs et
impossible de voir dans quelle direction prendre. Joe a vu à l'horizon
un homme barbu tout vêtu de blanc qui montrait le chemin du retour.
Les peuples autochtones ont également beaucoup souffert depuis que les
Européens se sont installés pour la première fois en Amérique du Nord,
et ici au Canada, les effets dévastateurs des pensionnats indiens, la
tragédie des filles et des femmes autochtones disparues et assassinées,
le mouvement Jamais plus l'inaction et les
résultats de la Commission de vérité et de réconciliation.
La Commission est toujours à l'avant-garde, mais elle croit qu'il en va
de même pour une renaissance autochtone où les peuples autochtones
prennent la place qui leur revient dans tous les aspects de la vie.
En 1972, en l'honneur de la Conférence d'unité bahá'íe tenue à Ganado,
en Arizona et à laquelle ont participé de nombreux peuples autochtones,
la Maison de justice a prononcé ces mots : Maintenant
éveillés à une nouvelle sagesse, maintenant guidés vers le droit
chemin, maintenant éclairés par ce puissant message, efforcez-vous jour
et nuit de guider et d'assister les assoiffés de tous les pays vers la
fontaine qui coule toujours, les errants vers cette forteresse de la
certitude, les ignorants vers la source de la connaissance, et les
chercheurs vers celui pour qui leur cœur soupir.
Le défi de Louise était pour nous tous de « chacun, enseigne un » tout
au long de cette année spéciale qui marque le centenaire du décès
d’Abdu’l-Bahá. Elle a terminé en encourageant chacun de nous d’essayer
de tisser des liens avec les peuples autochtones pour apprendre d'eux
afin qu'ils embrassent la foi, et qu’ils puissent à leur tour partager
le message.
|
|