|
12
décembre 2021
Ce que savent les roses : problèmes et croissance
O fils de l'homme! Une calamité venant de moi, c'est ma
providence; en apparence, c'est feu et vengeance, mais en réalité,
c'est lumière et miséricorde. Empresse-toi d'aller vers elle pour
pouvoir devenir une lumière éternelle et un esprit immortel. Ceci est
mon commandement, sache l'observer.
— Bahá’u’lláh, (Paroles Cachées Verset 1.51,
révélées en arabe)
Il était une fois quatre rosiers…
Dans son livre
Pourquoi moi ? Un guide spirituel pour grandir à travers les tests,
l'auteur bahá'í américain Justice St. Rain utilise une fable pour
illustrer quatre réponses aux épreuves de la vie. Après un été
nourrissant leur croissance, un jardinier taille agressivement quatre
rosiers. St. Rain imagine, pour chaque plante, des réponses humaines
typiques à une telle « tragédie » imprévue. Pourquoi moi ? est parmi
les plus populaires de ses dix livres, et son discours de l’automne
2021 dans la série courante les «
Grandes idées » il condense les
arguments de ce livre pour un public en ligne de plus de 120 personnes.
Le premier buisson
était indigné. « Oh, mon jardinier ! » s’est-t-elle écriée. « Comment
peux-tu me faire cela ? » Par défi, le rosier décida de ne plus jamais
produire de belles fleurs. La rébellion face à la souffrance,
cependant, n'a fait qu'aggraver l'état de la brousse.
La deuxième plante, honteuse, a décidé que sa croissance extravagante
avait en quelque sorte offensé le jardinier et retient l'impulsion de
fleurir pour éviter une future douleur.
« Qui a dit que la vie était juste ? » renifla le troisième, un
cynique. « Cela n'a aucun sens. Acceptez le destin et passez à autre
chose ». Elle est revenue, l'année suivante, à la croissance des mêmes
longues branches avec des fleurs occasionnelles.
La quatrième plante a mieux fait. « Humm. L'été dernier, j'ai fait
pousser des branches et de jolies fleurs. Je fais confiance au
jardinier, qui m’a toujours pris soin. Alors, que puis-je en apprendre
? Elle a remarqué de nombreux nodules le long de ses branches taillées.
Elle a réalisé qu'elle pouvait s'épanouir dans plusieurs nouvelles
directions. « Quel cadeau le jardinier m'a fait ! »
Justice St. Rain tire trois leçons de cette histoire. Premièrement, «
les tests nous invitent à faire confiance à la main aimante de notre
Créateur ». Ni la rébellion, ni la honte, ni un fatalisme blasé ne nous
permettent de prospérer. Le quatrième rosier croyait au but, faisait
confiance à une intelligence supérieure, recherchait la compréhension
et découvrait une opportunité. Les humains aussi peuvent considérer les
inévitables difficultés de notre vie physique comme des occasions de
grâce.
Les paroles cachées de Bahá’u’lláh– de
puissantes réaffirmations de la sagesse séculaire par l'auteur des
enseignements bahá’ís – nous conseillent de « nous hâter » vers la «
calamité ». Loin de l'autodestruction, cette attitude reconnaît que ce
qui semble être « le feu et la vengeance » est en fait la « lumière et
la miséricorde » de se réaliser soi-même. Les échecs instructifs
conduisent les entrepreneurs à plus de succès ; les athlètes adoptent
un entraînement douloureux. Mais au-delà de ces truismes, nos objectifs
supérieurs sont principalement spirituels.
« Tu m'as créé pour te connaître et pour t'adorer » : cette prière
quotidienne centre le but de notre vie dans le développement de la
capacité d'aimer et de connaître. 'Abdu’l-Bahá, le fils et l'exemple de
Bahá’u’lláh, a souligné que nous ne pouvons connaître et aimer Dieu que
par ce que ce Créateur inconnaissable a fait – y compris nous-mêmes.
Nous devons cultiver les vertus latentes en nous – la patience, la
gentillesse, la clairvoyance, le courage – qui est la deuxième leçon
des rosiers de St. Rain: la croissance vient de la découverte de soi.
Et comment découvrir notre capacité si elle n'est pas remise en cause ?
St. Rain a comparé notre croissance à la « mise à niveau » d'un joueur
de jeux vidéo, surmontant les obstacles pour perfectionner ses
compétences. Au niveau le plus avancé de la croissance humaine, nous
l'entreprenons pour sa valeur intrinsèque, pour l'amour de Dieu :
«
Ce qui est digne de son essence, c'est de l'adorer pour lui, sans
craindre le feu,
ni espérer le paradis. »
Le Báb, dans Le Bayán persan
Le Báb (« La Porte »), le précurseur de Bahá’u’lláh, a invité
l'humanité à aller au-delà des punitions et des récompenses de
l'au-delà en tant que principaux facteurs de motivation. Bahá’u’lláh a
précisé que, si nous sommes inspirés par l'amour de Dieu pour
développer nos forces intérieures, « toutes les afflictions du monde ne
peuvent en aucun cas nous alarmer ». Il promet que Dieu « ne traitera
jamais personne injustement, ni ne chargera une âme au-delà de ses
forces ». Pour Justice St. Rain, cela a une implication claire : Dieu
ne nous punit pas. Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de tests !
(Enfin, beaucoup de nos défis sont auto-infligés.)
La troisième leçon des rosiers est que la croissance nécessite des
efforts engagés. Les échecs de croissance signifient que les leçons de
la vie – « l’émondage » se poursuivront jusqu'à ce que nous
développions de la sagesse, la force ou la patience pour les surmonter.
Dans une autre de ses paroles cachées, Bahá’u’lláh dit :
Ceci
est mon premier conseil: aie le cœur pur, bienveillant, rayonnant, afin
de
posséder une souveraineté ancienne, impérissable, éternelle.
Cette « souveraineté », selon St. Rain, consiste à être maître de soi.
La pensée et l'action vertueuses nous conduisent régulièrement au-delà
du pouvoir du monde de nous asservir ou de nous intimider, de nous
rendre haineux, honteux ou apathiques. Et quand nous jouons notre rôle
réfléchi, conclut-il, nous faisons confiance au jardinier. « Dieu est
toujours de notre côté, toujours, toujours, toujours !
»”
|
|